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Trois repris de justice aux États-Unis accusés d’être les commanditaires du coup d’Etat manqué en Guinée-Bissau

La Guinée-Bissau a échappé le mardi 1er février dernier à un coup d’Etat militaire. Depuis lors, on ne savait pas qui était derrière ce coup de force pour enlever le Président de Guinée-Bissau, Umaro Cissoco Embalo. Aujourd’hui, on en sait maintenant un peu plus sur les responsables de ce coup d’Etat manqué. Ce jeudi 10 février, le Chef de l’Etat bissau-guinéen, vient d’accuser  trois hommes liés aux cartels de la drogue d’être responsables de la tentative de coup de force. Il y a un ex-chef de la marine nationale du nom de José Americo Bubo Na Tchuto, Tchamy Yala et Papis Djemé, qui ont fait de la prison à New York.

Ces trois repris de justice ont été arrêtés aussitôt au lendemain des événements a fait savoir Umaro Cissoco Embalo. ‘’Je ne dis pas que ce sont les politiciens qui sont derrière ça, mais la main qui porte les armes, ce sont des gens qui sont liés aux grands cartels de la drogue’’, a dit le président Embalo, avant de citer les noms des trois hommes. Il a ensuite présenté le coup de force du 1er février comme directement lié au trafic de stupéfiants. Ensuite, le président Embalo a rapporté qu’alors qu’il était coincé à l’intérieur du Palais du gouvernement et que les combats faisaient rage dehors, « Bubo était déjà à l’état-major de la Marine et en uniforme militaire ». « À un certain moment, j’ai entendu un des assaillants dire : ‘Attendez, on va l’appeler pour qu’il nous envoie des renforts’’’.

Par ailleurs, ces trois anciens détenus avaient été arrêtés en avril 2013 par des agents des services anti-drogue américains (DEA) à bord d’un bateau dans les eaux internationales au large des côtes ouest-africaines. Selon la justice américaine, ils avaient négocié les mois précédents, avec des enquêteurs américains se faisant passer pour les représentants de narco-trafiquants sud-américains, l’importation en Guinée-Bissau de cocaïne qui aurait ensuite été redistribuée en Amérique du Nord ou en Europe.

D’abord, José Americo Bubo Na Tchuto avait été désigné comme un baron de la drogue par le Trésor américain et avait été condamné en 2016 à quatre ans de prison à New York. Quant à Tchamy Yala et Papis Djemé, ils avaient été également condamnés en 2014 à New York à cinq et six ans et demi de prison. Et depuis, ils étaient retournés en Guinée-Bissau.

La Guinée-Bissau, petit pays pauvre d’environ deux millions d’habitants en Afrique de l’Ouest, est considérée comme une plaque tournante du trafic de cocaïne en provenance d’Amérique latine. Dans un pays où les positions rémunératrices sont rares et disputées, nombre de membres des forces armées, omniprésentes, passent pour tremper dans les trafics.

Patrick Bouyé

 

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