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Nigéria : Près de quatre millions de bouteilles de bière détruit par la police islamique de Kano

Depuis 2001, l’alcool est interdit à Kano, l’un des dizaines d’États du nord du Nigeria, majoritairement musulman, qui ont réintroduit une version stricte de la charia depuis le retour du pays au régime civil il y a plus de vingt ans. Tout individu lambda qui est pris par la police religieuse subi la rigueur de la loi. Comme en 2013 où la police religieuse avait détruit de nombreuses bouteilles de bières, elle vient d’agir encore cette année. Dans cette ville, la police religieuse du Nigeria sous le nom de la Hibah, a détruit le mercredi 10 février près de quatre millions de bouteilles de bière dans le cadre d’une campagne de répression contre l’alcool.

Au cours de cette répression, c’est environ 4 millions de bouteilles qui ont été écrasées par des bulldozers devant des foules criant « Allahu Akbar » (Dieu est grand). La police a ensuite mis le feu aux restes écrasés et a laissé le brasier brûler dans la nuit, selon les villageois qui ont regardé.

Les bières avaient été saisies dans des camions en provenance du sud, majoritairement chrétien où la loi ne s’applique pas. Mais la saisie de ces milliers de bouteilles est l’une des plus importantes jamais réalisées dans le cadre d’une répression croissante. Ces derniers mois, la police religieuse, la Hisbah, a intensifié sa répression sur les drogues et l’alcool dans cet État où la loi islamique s’applique.

Pour le chef de la Hisbah, Haruna Ibn Sina, lors de la cérémonie, fait savoir que Kano est un État où la loi islamique s’applique et la vente, la consommation et la possession de substances alcoolisées y sont interdites. Elle fait partie des villes à prédominance musulmane se trouve du nord du Nigeria qui interdisent l’alcool en vertu de la charia.

Cependant, l’interdiction de l’alcool a récemment été une source de tension dans la capitale de l’État. En décembre 2021, des jeunes de l’un des quartiers chrétiens de Kano ont affronté la police religieuse lors d’une descente dans les débits de boisson de la région. C’est la police non religieuse qui a dû intervenir pour rétablir l’ordre après qu’une foule s’est formée et a commencé à allumer des feux de joie dans les rues.

Patrick Bouyé

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