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L’employée d’un salon de massage accusant Ousmane Sonko de viols au Sénégal sort du silence

L’accusation de viol d’une jeune fille employée dans un salon de massage contre le Maire actuel de la ville de Ziguinchor a fait scandale en 2021 au Sénégal. La jeune fille du nom de Adji Sarr avait accusé de viols répétés l’aile forte de l’opposition sénégalaise, Ousmane Sonko. Une affaire judiciaire qui avait provoqué à l’époque de violentes émeutes au Sénégal et 13 morts officiellement. 

Après un an, l’ancienne masseuse est sortie de son silence pour ressasser la situation à des médias dont elle est confrontée et pour que la vérité éclate.

Tout le monde me disait de changer de nom, pour ne plus être reconnue, mais j’ai refusé, car je suis fière d’être qui je suis

, dit-elle d’entrée.  

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Rapidement, elle revient sur les conséquences de cette affaire qui se sont enchaînées en cascade à savoir son nom dévoilé dans la presse et sur les réseaux sociaux, les attaques virulentes contre elle sur internet et dans les unes des journaux, puis les manifestations et les morts.

Je ne dormais pas, je ne mangeais pas… Tout le monde m’insultait, j’avais tout le temps peur des violences. Même en allant à la douche, je portais mes habits par peur d’être attaquée. Et même ma propre famille avait peur de s’identifier à moi et craignait de m’appeler au téléphone ou de venir me voir, de peur d’être tués après. Je redoutais de sortir et d’être reconnue… ce qui continue jusqu’à aujourd’hui

, témoigne-t-elle.  

Désormais, la jeune fille attend son procès même si elle a peu d’espoir dans la justice.

J’ai compris que dans ce pays, il n’y a que le pouvoir qui marche. Si tu n’as pas d’argent et si tu n’as pas de pouvoir, tu n’es pas considérée. La justice est à double vitesse

, explique-t-elle. D’ailleurs, le procès s’ouvre jeudi 3 mars, date à laquelle Ousmane Sonko a été arrêté sur le chemin vers le tribunal pour « trouble à l’ordre public » et donc date du début des émeutes. Adji Sarr est dans l’appréhension.

D’un côté, j’ai peur du harcèlement et des insultes qui vont ressortir, mais en même temps je veux me battre et il est temps que l’on arrête de parler à ma place.  

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Dans l’incapacité à travailler, la jeune femme ne peut plus avoir une « vie normale » au Sénégal. Elle cherche à partir à l’étranger, mais surtout pour revenir plus forte chez elle afin de défendre les droits des femmes.

Au Sénégal, les femmes combattent les femmes. Ce que j’ai vécu, je ne veux plus qu’aucune femme ne vive ça

, lance-t-elle. Adji Sarr vit avec sa tante et des sœurs, avec qui elle déménage régulièrement pour ne pas être repérée. Seule une association qui souhaite garder l’anonymat pour des raisons de sécurité l’aide au quotidien pour assurer ses dépenses. Enfermée entre la chambre et le salon, elle ne peut même pas aller sur le balcon ou hausser la voix, de peur d’éveiller les soupçons et d’être reconnue.

Je ne fais rien à part prier

, explique-t-elle.  

Aujourd’hui, elle a décidé de prendre son engagement en main, par exemple en soutenant sur les réseaux sociaux Ndèyne Fatima Dione, la Miss Sénégal qui avait aussi dénoncé être victime de viol.

Je suis une femme battante, j’ai surmonté tout ce qui s’est passé au cours de l’année précédente… je vais me battre jusqu’au bout

, conclut-elle. 

 

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