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Inquiétudes et soulagement du départ annoncé des militaires français du Mali

D’ici 4 à 6 mois, les forces françaises Barkhane et européennes Takuba, ne seront plus présentes au Mali. Aujourd’hui, même au cours d’une conférence presse conjointe à Paris, l’information a été donnée par le Président français, Emmanuel Macron. En attendant le retrait définitif des militaires de l’opération Barkhane et Takuba du Mali, beaucoup de personnes sont quand-même inquiets de cette décision. D’autres par contre sont soulagés de savoir le départ prochain de l’armée française et européenne.  

Par ailleurs, les autorités maliennes n’ont pas encore réagi à cette annonce. Mais une réunion avec les représentants de pays européens membres de la force anti-jihadiste Takuba, a lieu cet après-midi avec le pouvoir militaire malien. Qui a expliqué aux diplomates en poste à Bamako que le départ annoncé des deux forces n’est pas de la faute du Mali. Toutefois, le Mali va maintenant en matière de coopération sécuritaire sur le terrain, privilégier des accords bilatéraux. 

Cependant, deux officiels maliens se sont prononcés sur la question. D’abord, Abdel Kader Maiga, du mouvement M5 dont est issu le Premier ministre malien de transition, Choguel Maïga. Il a souligné que quand il entend le Président français dire que l’armée malienne, la junte ne peut pas combattre le terrorisme ? ‘’Je me porte en faux’’, dit-il.  

Ensuite, Baba Dakono, secrétaire exécutif de l’observatoire citoyen, membre de la coalition citoyenne pour le Sahel ne dit pas autre chose. ‘’Le principal argument des détracteurs est de dire qu’en près de dix ans, les rares succès militaires et l’élimination de certains chefs terroristes n’ont pas permis de mettre fin au cycle de la violence dans le pays. Et même si le président français récuse ce terme, l’intervention française au Mali est perçue comme un échec. Avec le départ français, on compte surtout, au Mali, sur l’action des forces armées maliennes et la coopération avec la Russie et celle supposée avec la société Wagner, en vue d’une amélioration de la situation sécuritaire au Mali. Mais Bamako dément la présence de mercenaires de Wagner sur son territoire’’, avance-t-il. 

Contrairement à ces deux personnalités, un cadre politique malien a fait part de sa crainte de voir le pays livré à son propre sort, tout en trouvant dommage de perdre un partenaire du calibre de la France alors que les niveaux d’insécurité sont toujours très élevés dans le pays. Maintenant que le départ des militaires français et de ses partenaires est acté, au Mali, il va falloir combler un vide. Actuellement, 66% de la superficie totale du Mali qui se situe dans le nord est habitée par seulement 9% de la population malienne. C’est une zone vaste avec des problèmes de sécurité qui demeurent. Les casques bleus des Nations unies vont, de leur côté, restés sur place, mais ils n’ont pas un mandat robuste pour lutter efficacement contre le terrorisme. 

Patrick Bouyé 

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