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Coup d’État au Soudan : Que s’est-il passé ce 25 Octobre ?

Le conseil de souveraineté du Soudan, l’organe de transition militaro-civil mis en place après le coup d’état qui a évincé l’ancien président Omar el-Béchir en 2019, a été dissout, ce 25 Octobre. Une dissolution prononcée par le Président de l’instance, le général Abdel Fattah Al-Burhan.

Nouvel homme fort du pays, l’auteur du coup de force qui met dorénavant les civils en rade du conseil de souveraineté, a par ailleurs déclaré l’état d’urgence sur toute l’étendue du territoire soudanais. Parallèlement, une kyrielle de dirigeants politiques dont le premier ministre du conseil de souveraineté, Abdallah Hamdok ont été arrêtés manu militari.

Dans les rues de Khartoum, la tension est à son comble. La population, farouchement opposée à ce coup d’état, bat le pavé. Concomitamment, les syndicats ont appelé à la désobéissance civile.  « Nous n’accepterons pas de régime militaire et nous sommes prêts à sacrifier nos vies pour la transition démocratique », a juré un des manifestants à l’AFP. En guise riposte, les forces armées ont tiré « à balles réelles » sur les manifestants.

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Un secret de polichinelle

Ce coup d’État intervient dans un contexte marqué par un bras de fer entre des manifestants pro-armée (qui sont adeptes de la prise du pouvoir par l’armée) et les partisans pro-gouvernement-civil (qui sont sympathisants de la conservation du pouvoir par le civil), mais détracteurs du gouvernement dirigé par le chef de gouvernement déchu, Abdallah Hamdok. En effet, le conseil de souveraineté était l’apanage d’un acoquinement entre les militaires et les civils.

Le couple aura in fine fait long feu et rimé au divorce. Avec ce coup d’état, les hommes en tenues s’accaparent dorénavant sans partage, la plénitude des pouvoirs du conseil de souveraineté du pays. 48 heures plus tôt, une faction soudanaise partisane d’un transfert du pouvoir vers un régime civil a mis en garde contre un « coup d’État rampant », lors d’une conférence de presse, souligne France 24.

Retour à la case départ

Trois ans après la destitution de Omar el-Béchir, le Soudan est de nouveau, en proie à une rupture de l’ordre constitutionnel.  Le général Abdel Fattah Al-Burhan, dorénavant unique capitaine à bord a en ligne de mire la formation d’un « gouvernement de personnes compétentes », « une transition vers un Etat civil et des élections libres en 2023 ».

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