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Mali : La transition répond au chef de la diplomatie du Niger sur le calendrier électoral et l’affaire Wagner

Dans un communiqué rendu public ce lundi, le gouvernement de transition dirigé par Assimi Goita est monté au créneau pour répondre aux déclarations du ministre des Affaires étrangères du Niger, Hassoumi Massaoudou sur RFI , le 17 septembre , relativement à l’actualité socio-politique au Mali.

De fait, le chef de la diplomatie nigérienne avait d’emblée tiré à boulet rouge sur les putschistes au pouvoir par rapport à la tenue des élections aux échéances convenues.

« En ce qui concerne le Mali, il y a un renforcement de la volonté de mettre ces militaires-là au ban de la société. Nous considérons que l’évolution actuelle de la situation au Mali ne préjuge rien de bon, parce qu’ils marquent leur volonté, lorsqu’ils disent que les élections ne sont pas leur priorité. Pour la CEDEAO, et cela a été réaffirmé : les élections, c’est notre priorité. En février 2022, les élections doivent avoir lieu, sinon nous allons associer l’ensemble de la communauté internationale aux sanctions contre les militaires maliens. Donc, nous exigeons une feuille de route claire pour qu’on aille aux élections »

Dans sa réponse, Bamako s’interroge sur ‘’ les motivations réelles de cette sortie’’ de Niamey et ‘’s’interroge à quel titre son ministre s’érige en porte-parole de l’organisation dont les décisions et recommandations sont clairement énoncées dans le communiqué final du sommet’’, ‘’ dans la mesure où le Niger n’assume pas la présidence en exercice de la CEDEAO’’. Mieux, le premier ministre de la junte au pouvoir , Choguel Kokalla Maiga s’est également prononcé sur la situation lors d’une rencontre avec un mouvement de jeunesse , ce lundi .

« Il n’y aura pas d’élections sans les reformes. Lorsqu’on arrivait à la primature, 9 mois avaient déjà été épuisés dans le délai de 18 mois accordé aux autorités de la transition afin d’organiser l’élection présidentielle et passer le flambeau à un pouvoir démocratiquement élu. (…) Rien ne justifie de se précipiter à faire des élections sans refondation. (…) Aucune intimidation de la part de la classe politique qui nous a mis dans ce chaos à cause de sa mauvaise gestion et par-delà la CEDEAO et la communauté international ne nous fera dévier de notre trajectoire ».

Second et ultime point de la discorde entre Bamako et Niamey : l’affaire Wagner. En effet , le ministre nigérien avait clairement balisé la position de la CEDEAO sur RFI.

 « Deuxièmement, nous n’acceptons pas que, dans notre sous-région, des mercenaires viennent s’impliquer, viennent dégrader davantage encore la situation sécuritaire. Donc, par conséquent, la CEDEAO condamne cette velléité de vouloir signer un accord avec cette société Wagner de mercenaires russes. Cela est très clair. Donc, là aussi, on tire la sonnette d’alarme. Nous ne pouvons pas accepter que les militaires maliens nous amènent un autre élément hétérogène constitué de mercenaires étrangers dans notre zone. Donc, la CEDEAO tient à ce que des mercenaires russes ne soient pas dans notre région pour dégrader davantage la situation sécuritaire. »

Dans son communiqué, le gouvernement malien n’a pas manqué de répondre clairement aux propos du ministre nigérien.

‘’S’agissant de la volonté prêtée aux autorités maliennes d’engager des mercenaires, le gouvernement de la République du Mali s’étonne et s’interroge sur ces allégations basées uniquement sur des rumeurs et des articles de presse commandités s’inscrivant dans le cadre d’une campagne de dénigrement de notre pays et de diabolisation de ses dirigeants’’ fait remarquer le communiqué.

Dans un contexte marqué par la visite de Florence Parly, la ministre française des armées qui rencontre, ce lundi,  son homologue malien ’afin de parvenir à clarifier la position des autorités maliennes et de réitérer des messages’’, le débat demeure à l’ordre du jour.

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