Le fondateur russe de la plateforme de cryptomonnaie Bitzlato arrêté aux États-Unis

Le fondateur de la plateforme de cryptomonnaie Bitzlato basée à Hongkong, Anatoli Legkodimov, est depuis fort longtemps dans le viseur des autorités américaines. 

Il se croyait sorti d’affaire et se la coulait douce à Miami en Floride. Mais la nuit du mardi 17 au mercredi 18 janvier, le russe âgé de 40 ans est tombé dans le filet des autorités américaines. Il est d’ailleurs accusé d’avoir blanchi 700 millions de dollars issus d’activités criminelles. Cette arrestation rentre dans le cadre d’une opération internationale impliquant des agents français.

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Il a été présenté dans la journée du mercredi 18 janvier à un juge fédéral en vue de son inculpation pour «activité non autorisée de transmission d’argent». Outre les autorités françaises, «cette opération judiciaire internationale hors norme a également mobilisé les forces de police du Portugal, d’Espagne, de Chypre et des Etats-Unis», a pour sa part indiqué la gendarmerie nationale dans un communiqué. 6 personnes ont été interpellées.  

Par ailleurs, Ces interpellations interviennent depuis le 6 septembre 2022 pour des faits de participation à une association de malfaiteurs, de blanchiment en bande organisée, de complicité d’extorsion en bande organisée, de complicité d’atteinte aux Systèmes de Traitement Automatisés de Données, dans le cadre d’une enquête préliminaire conduite par la Juridiction Nationale de Lutte contre la Criminalité Organisée (JUNALCO). Cette opération également fait suite à une enquête menée depuis décembre 2022 par la Division des opérations du commandement de la Gendarmerie dans le cyberespace (ComCyberGend). 250 agents au total dans le monde ont pris part à cette opération.

Aujourd’hui, le Ministère de la Justice porte un coup dur à l’écosystème des cryptocriminels et «répond à la crise de confiance dans les marchés de cryptomonnaies,  a commenté, Lisa Monaco, lors d’une conférence de presse, la Ministre adjointe de la Justice américaine,

 

«Que vous violiez la loi en Chine ou en Europe, ou que vous exploitiez notre système financier depuis une île des Tropiques, vous pouvez vous attendre à répondre de vos actes dans un tribunal

ajoute-t-elle.

Dans ce nouveau dossier, la justice américaine reproche à Anatoli Legkodimov d’avoir adopté une politique «d’identification minimale» pour ses clients, en se vantant de ne demander «ni selfie, ni passeport».

En conséquence, Bitzlato est devenu «un havre pour les fonds criminels», selon le Ministère de la Justice. De même, la compagnie du russe est accusée d’avoir effectué l’essentiel de ses transactions avec «Hydra Market», la principale plateforme de vente du «darknet» mondial jusqu’à son démantèlement en avril 2022 lors d’une opération conjointe des autorités allemandes et américaines.

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Opérant en langue russe depuis 2015, Hydra Market vendait aussi bien des drogues que des faux documents sur cette face noire de l’internet. D’après le ministère, les usagers d’Hydra ont échangé plus de 700 millions de dollars en cryptomonnaie via Bitzlato.

Or, selon la plainte, Anatoli Legkodimov savait que ses clients se dissimulaient sous de fausses identités pour mener des activités illégales. Dans un message en interne, il avait reconnu qu’ils étaient «des escrocs».