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Ghana : Le parlement étudie un projet de loi qui condamne l’homosexualité et ses défenseurs à de lourdes peines

L'étau est en passe de se resserrer sur les personnes LGBTQ+ , au Ghana . Un projet de loi qui damne les homosexuels à des peines pouvant aller à maxima jusqu'à dix ans de prison est à l'étude .

Le Ghana est en passe de franchir le rubicon relativement à sa législation vis à vis des homosexuels en général et des minorités LGBTQ+( sigles utilisés pour qualifier les personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles, c’est-à-dire pour désigner des personnes non hétérosexuelles, non cisgenres ou non dyadiques) en particulier  . D’ores et déjà interdite par la disposition légale en vigueur , les parlementaires ghanéens ont la possibilité de pousser le bouchon on ne peut plus loin en criminalisant les personnes LGBQT avec des peines pouvant aller à dix ans de prison et en pénalisant tout soutien à leurs égards .

Les députés auront du pain sur la planche  . Le code légal consubstantiel à l’homosexualité pourrait faire peau neuve et gagner par ricochet en rigidité . Sam Nartey George, un député du parti d’opposition, le Congrès national démocratique a jeté un pavé dans la marre en proposant , sur la table de l’hémicycle , une nouvelle loi qui amplifie la répression anti-LGBTQ+.

 

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Peines pouvant aller à maxima à dix années de prison , incriminations des défenseurs et publicateurs d’informations faisant l’apologie de l’homosexualité : telles sont les grandes lignes de la proposition qui qualifie l’homosexualité de  » perversion » . Le projet de loi qui a en ligne de mire la promotion des «  droits sexuels appropriés » et des « valeurs familiales ghanéennes » entrevoit également une catharsis . Cette panacée usitée aux Etats Unis et dans une pléthore de pays africains consiste en des thérapies de « conversion » des homosexuels à l’hétérosexualité .

« Nous avons besoin de protéger nos enfants qui sont la cible de ces personnes LGBTQ+ leur faisant croire qu’il s’agit d’un nouveau mode de vie », avait-il déclaré à l’AFP au dépôt de son texte , début Août .

Le chef de l’Etat entre le marteau et l’enclume

Aphone depuis la proposition sur la table du parlement , le chef d’Etat Ghanéen , Nana Akufo Addo est en effet entre le marteau et l’enclume .

Dans la mesure où l’étau se resserrerait sur les personnes LGBTQ+ , le pays qui est en plein decrescendo économique, peinerait à attirer le maximum d’investisseurs Afro-Américains et des Ghanéens de la diaspora. D’autant plus que ces opérateurs économiques qui pourraient apporter une bouée d’oxygène à l’agonie de l’économie dont les voyants sont aux rouges , raffolent , mieux , sont friands des destinations tolérantes envers les droits des minorités LGBTQ+ .

A perpètes-les-oies de ces impératifs de survie , dans un pays conservateur , à dominante religieuse ,à l’instar du Ghana , cette disposition légale visant à vouer aux gémonies les homosexuels pourrait passer crème en reflet aux propagandes anti LGBTQ+ qui y ont le vent en poupe .

C’est donc un secret de polichinelle , le numéro un ghanéen est dans un dilemme , une équation aux mille et une inconnues sur un sujet ultra-clivant dans un pays ultra-conservateur . Un casse-tête qui frappera bientôt aux portes des voisins , les autres pays africains .

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